Ni soumission ni rebellion : libres et responsables


Soleil du soir
Avec l'érable et le vent
Silences complices


Avant de pouvoir m'asseoir en paix avec cet érable, quel chemin tortueux !

 
Premiers pas
Mi mars, sous une menace qui "ne laisse pas le choix", j'écoute religieusement les recommandations des autorités et accepte de mettre à l'arrêt mes projets. C'est pour mon métier une pause redoutée mais appréciée.


Je me désinfecte pourtant les mains à tout bout de champ, je n'embrasse plus mes amis ni ma famille, vois mes parents par écrans interposés, et lance un regard noir aux groupes d'adolescents qui se retrouvent en forêt. Toute remise en doute de cette "solidarité" nous privant de nos libertés me semble... irresponsable !

Première digestion
En avril, je choisis de ne pas me précipiter dans les formations "online" :  je préfère saisir l'opportunité de nombreuses nuits à la belle étoile, de vivre de l'essentiel et en bonne santé, en goûtant le silence des villes et du ciel. Je me laisse imprégner par l'évidence de l'incertitude des lendemains, et combien je vis chaque jour en préparant l'avenir... quelle décalage !

Seconde étape
Début mai, las de voir la peur dessiner mon avenir, je réalise combien j'ai remis ma confiance et ma raison, ce jusqu'au soin de ma santé (de ma vie!) à des autorités qui - jusqu'à mes humoristes favoris - entonnent ensemble un unique message arrangé. Je me questionne sur leurs intentions, les enjeux plus globaux, les discours et censures officiels. Mon esprit est prêt à s'ouvrir à d'autres points de vue, à d'autres récits, à d'autres réalités.

Et cette étape est douloureuse ! Je me suis soumis "en bon citoyen". Je constate que j'ai réagis exactement comme je n'aurais pas voulu réagir, que j'ai ligoté le sens critique auquel je suis attaché, que j'ai obéis à des affiches collées. Je suis sur le point de me remettre en question... mais la honte n'est pas loin, alors c'est d'abord la colère de ma position qui prend le dessus : rébellion !

Je rejette tout ce qui vient des messages officiels, je refuse de porter le masque dans un magasin et prend dans mes bras mes amis; à la fois parce que je les aime, et aussi un peu pour dire : vous ne m'aurez pas avec votre peur d'autrui et vos conspirations pour tracer et vacciner le monde !

Seconde digestion
Au delà des opinions et des expériences de chacun ce printemps, au-delà du sempiternel "qui a raison ou qui a tort", j'ai été marqué par ce retournement intérieur, en quête d'un équilibre durable pour les défis futurs : je rêve d'une interdépendance qui laisse la place à la différence.

"Ne laisse à personne le pouvoir de te soumettre ou de te rebeller" disais le père de la Communication NonViolente, Marshall Rosenberg. Alors comment rester à la fois libre... et responsable ?

Conclusion
Je suis heureux d'avoir fait cette expérience dans la durée, dans ma chair, bien au-delà du concept intellectuel de la prise de responsabilité. Aujourd'hui je décide de faire confiance en mes intuitions, et de garder conscience que ce que médias, "experts", vidéos youtube et autres conférences de presse ne sont qu'un récit de la réalité, et que j'ai le choix de contribuer à un autre monde en devenir, chaque jour. Je sais que mon corps a des ressources pour ne pas tomber malade, et guérir. Que mon immunité se chéri sans seringue, et que le monde peut se construire aujourd'hui en respectant la liberté de chacun, même sans être d'accord ! C'est ma vie, mon choix d'aujourd'hui et je suis prêt à ce que cela évolue, tant que je garde le lien avec moi-même.

Et si je dis "non" à certaines stratégies proposées par des affiches ou des spots télévisés, je sais à quoi je dis "oui" en me positionnant. Ce n'est pas un "non" contre l'autre, mais pour des aspirations qui me font vibrer et qui restent ouvertes au dialogue.


Dans ce cheminement, encore en cours bien évidemment, quelques éléments m'ont aidé, en particulier le livre de Nathalie Achard "La CNV à l'usage de ceux qui veulent changer le monde", les méditations de Tara Brach, et encore, tout simplement, la tenue quotidienne d'un journal qui raconte... tout ce que je me raconte !

 

Et vous, quel monde souhaitez vous construire aujourd'hui ?